Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/99

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mot ; Maurice même oublioit de m’aider de son bras ; il me laissoit derrière avec la nourrice, marchoit vîte devant nous, puis s’arrêtoit, et nous laissoit passer fort loin ; enfin, ma chère, ces lieux tant desirés, parurent à nos yeux : je les vis, j’apperçus la cime des grands sapins qui descendent à la grande avenue ; ô ! c’est alors que ta pauvre Louise n’étoit plus à elle ; en un instant, toutes mes craintes, toutes mes agitations cessèrent, je ne sentis plus rien ; les bras de mon père, ceux de ma mère me sembloient ouverts, je m’y confondois avec eux une seconde fois, j’y puisois la vie ; mes maux, mes inquiétudes, tout fut oublié ; et quand j’aurois dû mourir après, je ne me serois pas plainte… Mes pas se précipitoient, je fus bientôt à portée du petit verger du