Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/101

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c’est toi, je te revois, je ne mourrai pas sans vous avoir encore tenu dans mes bras ; le ciel a eu pitié de moi ; à ce mot, je tombai à genoux sur la terre, je me renversai, en levant les yeux, et je fis alors la prière la plus fervente qu’il ait jamais entendue ; en revenant à moi, je me vis entourée du fermier et de ses enfans ; mon père étoit encore assis, les mains jointes ; il se pencha vers moi, me releva en me baisant la tête ; puis, appercevant Maurice, il lui dit : — brave jeune homme, venez, vous êtes de la famille, vous y avez placé des souvenirs qui n’y finiront jamais ; et vous, bonne nourrice, venez, venez, c’est à ma femme à vous parler pour nous tous ; — en même temps, il nous entraîna avec lui, nous traversâmes la ferme avec tous les enfans devant