Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/102

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nous, courant et criant de toutes leurs forces ; à leur bruit, ma mère sortit, et nous la trouvâmes prête à descendre la terrasse ; en nous appercevant, elle cria : ma fille ; ses bras étoient élevés ; je m’y précipitai ; nous pleurâmes long-temps, nos larmes seules s’exprimoient ; on fut obligé de lui apporter un siège ; dès qu’elle pût parler : — ah ! Monsieur, dit-elle, en se tournant vers Maurice, par ce que j’éprouve, vous pouvez juger ce que vous m’avez rendu, et ce que j’aurois perdu sans vous. — Je le regardois, il paroissoit aussi heureux que moi ; il prit la main de ma mère et la porta contre ses lèvres ; ma bonne nourrice n’osoit approcher ; mon père la montra à maman, qui lui sauta au cou : elle l’embrassa de tout son cœur ; puis, prenant son bras et le