Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mien, elle nous mena dans le vestibule, où nous fûmes arrêtés par tous les gens de la maison ; ma pauvre bonne Nancy faisoit tous ses efforts pour venir à moi ; je les embrassai tous ; mon cœur étoit plein et se dilatoit dans les marques d’affection de ces bonnes gens ; ils entrèrent avec nous dans le salon ; ah ! ma chère, ce moment fut le plus doux de ma vie ; jamais je n’avois été à portée de juger combien un sentiment de bienveillance, même dans nos inférieurs, peut donner de bonheur ; le mien s’en accrut ; tout ce qui m’entouroit en faisoit partie ; les tendres preuves qu’ils me donnoient, m’assuroient le plus doux avenir ; mon ame s’échappoit pour leur dire : c’est avec vous que je vais passer ma vie, que je vais rester toujours ; je suis votre bien