Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/113

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trop à mes espérances, mon pauvre cœur goûte d’avance un bonheur qui peut-être est encore bien loin, et me coûtera bien des larmes ; mais je t’avoue, que soit foiblesse, soit que l’image m’en soit si chère, je ne puis me défendre de la carresser dans le fond de mon ame, et d’y penser sans cesse ; sans le vouloir, j’y rapporte tout, et je ne vois pas une action dans l’avenir, qui ne soit partagée par celui que j’aime. Ô ma chère, si tu étois près de moi, tu rirois de ta pauvre cousine, qui se débat continuellement pour sortir de ce qu’elle appelle une erreur, et si replonger l’instant d’après, avec plus de charme et d’abandon ; ah ! s’il est vraiment quelque chose qui puisse tenir lieu d’un bonheur parfait, c’est l’état où je suis ; et s’il étoit en mon pouvoir de le prolon-