Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ger, je ne balancerois pas à sacrifier tout le reste, et mourir avant l’instant cruel qui, peut-être, détruira et mon bonheur passif, et toutes mes espérances. Chère Clémence ne te mocques point de mes douces illusions, tout ici les fait naître, et ce ne seroit que ta froide prudence qui pourroit seule arracher le voile ; il couvre même les yeux de Maurice. Je le vois, je le sens ; il partage tout ce que j’éprouve ; tantôt sérieux, ou tout ame, il semble oublier et ses craintes, et ses incertitudes ; et ce qu’il y a de fort singulier, c’est que l’un et l’autre, nous ne revenons à notre situation, que lorsque nous sommes seuls, ou en tiers, avec ma mère, quoique sa bonté, sa délicatesse, remplies de graces, soient les mêmes ; mais quand nous sommes en famille réunie, le charme augmente ;