Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/115

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mon père sur-tout, dans sa reconnoissance, laisse échapper des expressions, des mouvemens qui mettent le jeune homme hors de lui ; sa raison l’abandonne, alors il se livre à tout l’épanchement et la douce intimité qui existeroient, si nos vœux étoient remplis ; j’aime ces instans ; j’ai observé qu’il y gagnoit beaucoup, et qu’il serait bien plus aimable encore, s’il avoit le droit de s’y livrer. Ne crois pas, cousine, que c’est l’aveugle qui voit tout cela ; ma mère, qui sûrement ne le devine pas, pense comme moi, et paroit elle-même l’écouter avec plaisir ; elle disoit, hier soir, à voix basse, en regardant mon papa, pendant qu’il s’éloignoit avec mon frère : — ce jeune homme est vraiment aimable ; il joint à une belle ame, une sensibilité charmante.