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LETTRE XL.

Plouën, 17 frimaire, an 4 républicain.


Quand tu auras lu ceci, bonne Clémence, tu te mocqueras de moi, et regretteras de n’avoir pas été témoin : ta malice ce seroit bien exercée. Je vais te raconter ; mais je ne te promets pas d’être aussi vraie que mon visage l’étoit alors, ou plutôt que tu m’aurois devinée. Je crois, ma chère, qu’il y a peu de cœurs à l’abri de petites foiblesses ; nous autres femmes, nous savons les cacher, la fierté de notre sexe nous aide souvent ; mais nous souffrons encore plus. J’en juge par quelques momens dont je ris aujour-