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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/165

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mon papier, et le reprendre ; c’est le seul repos que j’aie, de t’écrire, ma Clémence ; de causer avec toi : mon cœur se dilate, ma tête se repose ; je suis mieux, quand je t’ai parlé. Crois-tu que nous nous revoyons bientôt ? combien de temps s’est passé depuis que je ne t’ai vue ; et combien de choses ? j’en ai pour long-temps à te dire : tu m’écouteras, tu m’entendras, tu me sentiras ; je n’ai plus que toi… ils ne m’entendent plus… Ma mère est toujours là ; elle y étoit encore tout-à-l’heure ; mais elle ne m’entend pas ; je n’ose lui parler ; j’aurois eu tant de plaisir cependant à lui ouvrir mon cœur ; mais je n’ose. Qui sait ? elle s’en prendroit peut-être à Maurice ; cependant, tu le sais, ce n’est pas sa faute : il ne me connoissoit pas quand il m’a pris ; il m’a sauvée, sans