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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/166

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savoir qui : il me croyoit une pauvre fille, délaissée, condamnée ; je suis sûre qu’il s’afflige. Où est-il allé ? il m’aimoit tant ! oh ! il m’aimoit ! il ne m’auroit pas quitté, malade, souffrante, malheureuse ; il seroit là ; il me consoleroit, il me soigneroit, comme je le soignois à l’hôpital. Je vois tant de monde autour de moi, et je ne le vois pas ; il est peut-être avec mon père ; car je ne le vois pas non plus, et cependant il aime sa fille… La tête me brûle ; je me sens fatiguée, affaissée, comme engourdie ; je crains que tu ne trouves pas mes idées nettes ; j’ai tant souffert ; tout-à-l’heure encore, ma mère pleuroit auprès de moi. Pourquoi pleure-t-elle ? je ne lui ai pas causé de peine ; je ne lui ai pas parlé de Maurice ; elle ignore tout ; s’il faut lui en faire le sacrifice,