Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

difficile de te peindre tout, cousine ; j’aimerois bien mieux que tu fusses avec moi ; rien ne te seroit échappé, et peut-être ne serois-je pas aussi précise que tu le voudrois. Comment pouvoir te rendre toute la félicité dont je jouis : entourée des soins de ma famille entière, de ceux d’un amant avoué, d’un époux qui m’est si cher : je ne vois rien, je n’ai pas une pensée qui ne soit du bonheur ; et si je n’étois forcée de répondre à celui qu’ils éprouvent tous, je crois que je m’abandonnerois, sans retour sur moi-même, à la religieuse sensibilité que je dois à l’Éternel, pour tant de bienfaits. Malgré cet enchantement, mon ange, je te cherche ; ta tendre amitié, absente, laisse une place, qu’aucun sentiment ne peut remplir ; jusqu’à présent mes chagrins, mes souffrances,