Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/66

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ment d’un départ. Il m’a parlé, ce matin, long-temps, de ma famille ; il s’est beaucoup informé du caractère de mes parens, sur-tout de ma mère. Je vois qu’il les craint ; les dames, me disoit-il, se font plus difficilement aux idées nouvelles ; pour un homme, un soldat est un homme ; pour une femme, c’est toujours un soldat. Je vois avec chagrin, que je ne puis dissiper ses craintes ; et même il me les communique. Cependant, le moment approche ; quelques soient les circonstances, mon amie, je tâcherai de concilier ce que je leur devrai, et ce que je me dois. Souffres que j’ajoute, ce que je te dois ; j’aime à t’avoir pour témoin, et pour juge ; ta présence ne me permettra, j’espère, ni foiblesses, ni ce qui seroit lâcheté. Adieu, amie.