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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/73

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au mien ; j’y ai bien pensé avant de me résoudre ; si vous étiez seule, sans parens, sans famille ? ah ! Dieu m’est témoin que je vous croyois telle à Cholet : la bonté de votre cœur vous flatte, et vous croyez au bonheur qu’il me promet ; mais, moi, je ne peux pas me tromper moi-même ; et jamais, hélas ! jamais votre famille ne consentira ;… et alors j’aurai vu de plus près un bonheur qu’il faudra perdre, ou n’obtenir qu’au prix du vôtre ; je sens déjà, parce qu’il m’en a coûté pour vous en faire le sacrifice ; je sens ce qu’il m’en coûteroit,… ou plutôt je sens que cet effort seroit au-dessus de moi ; il faudra choisir ou de vous perdre, ou de cesser de vous mériter ; je ne serois pas sûr d’avoir deux fois le même courage ; laissez-moi achever ce que j’ai pu entre-