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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/82

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me feroit seul aimer mes peines ; je ne suis point isolée tant que ma Clémence m’aimera ; ta tendre sensibilité nourrira la mienne ; et n’ayant plus que toi, elle s’attachera à ton cœur, comme le dernier bien qu’elle puisse perdre. Cousine, quels que soient mes tristes jours, ne dédaignes jamais la sensibilité qui nous a rendu si heureuse jusqu’à présent ; n’éloignons pas de nous le charme dont elle embellit notre enfance ; dans un autre âge, après tout ce que tu auras fait pour moi, elle nous sera plus nécessaire encore ; et le moment où elle s’éteint pour les gens heureux, sera celui qui lui donnera de nouvelles forces entre deux ames, pour qui tout autre sentiment ne sera peut-être plus qu’un souvenir. Adieu, ma chère ; ma lettre est bien longue, et si j’en croyois