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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/85

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ne puisse contenir qu’un seul sentiment ? ou, ce seul sentiment tient-il tant de place ? Sans doute, je le sens, le moment approche, qui doit décider du sort de ma vie. Mais, mes penchans ne sont-ils donc pas légitimes ? ne sont-ils pas d’accord avec mes devoirs ? n’ai-je pas de bons et indulgens parens ? ne suis-je pas leur fille bien aimée ? celle qu’ils ont pu croire ne revoir jamais ? celle qui leur est rendue, et par qui ?…… Ne t’ai-je pas, toi, mon amie, dont la main me guidera, m’aidera, me soutiendra ? Suis-je donc devenue foible et pusillanime ? N’ai-je pas supporté plus d’épreuves et de peines d’esprit, que jamais fille de mon âge ? Fuyez, fuyez, vaines terreurs, phantômes de mon imagination exaltée ; laissez-moi voir l’avenir tel qu’il est ; ne mettez plus