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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/86

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entre lui et moi, votre voile rembruni. Le croirois-tu, ma chère, je te l’avoue à toi ; car je n’ose en convenir avec moi-même ; il est incertain si nos parens m’auront devancé, et si je les trouverai déjà rendus à leurs foyers. Eh bien ! je le sens malgré moi ; je désire y être avant eux ; il me semble que je soutiendrai mieux leur présence, si je les reçois… Mais pourquoi cette crainte ? suis-je donc coupable ? ai-je à rougir ? ai-je une pensée que je veuille leur cacher ? Pardon, ma chère, mais je ne puis m’expliquer à moi-même ; lis dans mon cœur, si tu le peux, et fais y moi lire ; j’en croirai bien plus tes yeux que les miens ; et j’aime mieux voir ce que tu me montreras, que ce que je découvrirai moi-même. Tâches de venir, sur-tout ; viens, viens, je ne t’en prie