Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/93

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LETTRE XXXV.

Du 3, avant le jour.


Je ne puis fermer les yeux ; il faut que je te consacre mon insomnie. Depuis deux jours que je me retrouve ici, ce bonheur, si long-temps désespéré, a mis mon sang dans une agitation que je ne puis vaincre, et je n’ai encore goûté de sommeil dans mon ancienne demeure, que celui que donne la fatigue et le besoin de repos physique ; car ma pauvre tête, même pendant ces instans, repasse encore en rêve tous les maux que j’ai soufferts. Il est donc vrai, chère et bonne cousine, que je vais te revoir ; je suis encore étrangère dans