Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/94

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cette chambre ; notre douce intimité n’y est point avec moi ; j’y suis seule, tous les petits effets qui t’appartiennent sont encore dans le désordre où nous les laissâmes en partant ; ta broderie abandonnée, près de ma fenêtre, est toute fanée ; le soleil a mangé les couleurs ; mais il n’importe, tu seras forcée de finir ton ouvrage, et tu m’en verras parée. Ce matin, en entrant ici, je sentis la plus douce émotion : c’étoit l’heure où jadis nous venions y prendre nos occupations. La beauté du jour qui faisoit contraste avec les grands peupliers dépouillés de feuilles, me rappeloit les matinées délicieuses que nous y passâmes ensemble, l’automne dernier ; et pour rendre le charme de l’illusion plus complet, j’arrangeai, avec la plus scrupuleuse attention, les