Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/96

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charmes. Dans les premiers instans, j’étois dans un état d’oppression qui approchoit du malaise ; le moindre mouvement me donnoit une irritation pénible, comme pour le retenir ; depuis si long-temps il m’étoit étranger, et je crois qu’il ne me deviendra familier que lorsque je serai avec toi ; jusqu’à ce moment, ma chère, mon pauvre cœur sera toujours inquiet ; il me faut toi, ta tendre amitié, qui ne peut être remplacée par rien ; et j’ai autant besoin de ta présence pour te faire juger si je suis heureuse, comme j’ai eu besoin de ton cœur pour y verser mes peines ; ce n’est qu’en toi que je puis être, après m’avoir habituée à te chercher dans tout ce que j’éprouve ; aurois-tu bien le courage, cruelle, de m’abandonner aujourd’hui ? et ne veux-tu