Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/98

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D’après ce que je te marquois au moment de notre départ, tu t’imagines que je n’étois guères plus tranquille le long de la route : elle fut pénible, j’étois dans une agitation cruelle, je crois que j’avois la fièvre ; j’aurois donné tout au monde pour être arrivée, et cependant le temps où nous dînâmes, me parut court ; nous y laissâmes notre bagage avec Lapointe, pour aller à pied ; j’aurois voulu me reposer plus long-temps ; je me sentois même si foible, que je craignis de ne pouvoir faire la route ; j’arrangeois les heures pour juger à-peu-près celle où nous arriverions ; et cent fois avant j’avois vu mon père, ma mère, me recevoir, me revoir dans autant de situations différentes ; la nourrice nous pressoit, et nous marchions si occupés, que nous ne disions pas un