Scène IV.
Marie. Un procès à M. de Morières !… Ce Pitou est féroce !… le seul de mes voisins qui ne m’ait jamais fait la cour !… jamais ! Est-ce indifférence ? ou timidité ?… Il serait plaisant qu’après tant d’autres !… après le sous-préfet…
Gaston, entrant. Vous êtes gaie, voisine !
Marie. Monsieur de Morières ! Soyez le bienvenu !
Gaston. Vous ne riez plus ?
Marie. Non, c’est fini.
Gaston. Tant pis ! vous avez le rire frais et sonore ! une musique d’or et de cristal ! J’adore vous entendre rire.
Marie. C’est une question d’oreille, donc ?
Gaston. Vous êtes méchante, déjà !
Marie. Non, mais vous me faites des déclarations de musicien !
Gaston. C’est que je n’ose pas vous en faire d’autres !
Marie. Oh ! mon ami, pas de banalités !
Gaston. Non, je sais ! vous ne les aimez pas !… Et cependant, vous devriez être particulièrement indulgente à… un voisin, qui vient vous dire adieu.
Marie. Adieu ?… Vous partez ?
Gaston. Ce soir.
Marie. Vous allez chasser quelque part ?
Gaston. Oui !… dans les savanes de l’Inde… le tigre !