Page:Énault, Feuillet, Ferrier, Labiche - Le chien du capitaine, La fée, Le codicille, Le major Cravachon, 1897.djvu/236

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Marie. Ce n’est pas sérieux ?

Gaston. Le tigre ? si ! Mes projets aussi ! Je vous ai parlé souvent de Roger de Montluel.

Marie. Un voyageur de vos amis, qui a fait trois fois le tour du monde.

Gaston. Il y a pris goût, et cette fois, la quatrième, il m’emmène.

Marie. Ah ! pour le coup, monsieur de Morières, c’est bien fini de rire.

Gaston. Vraiment ?

Marie. N’est-ce pas un ami que je perds ?

Gaston. Oui… un ami…

Marie. Vous n’avez pas l’air convaincu ?

Gaston. Si !

Marie. Voyons !… Vous êtes mon voisin de campagne ! À la campagne, entre voisins, ou bien l’on plaide… et ce n’est pas l’occasion qui manque…

Gaston. Il est certain que vous avez un coquin de fossé…

Marie. Je vous conseille de vous plaindre ! Vos murs de clôture s’éboulent journellement sur mes espaliers.

Gaston. Je laisserai l’ordre de les réparer !… Vous disiez qu’entre voisins, ou bien l’on plaidait…

Marie.… Ce qui ne saurait être notre cas,… ou l’on se liait d’amitié.

Gaston. Seulement ?

Marie. Seulement !

Gaston. Vous ne voyez que cette alternative.

Marie. Mettez que je n’en veux pas voir d’autre.

Gaston. Très bien ! Car, en fait de liens, le voisinage n’exclurait pas, que je sache, un attachement plus étroit que l’amitié…