Page:Érasme - Éloge de la folie, trad de Nolhac, 1964.djvu/130

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Tu les calmeras autant que faire se peut et tu les persuaderas que j’agis comme je le fais non pour outrager ceux qui ignorent ces langues, mais dans l’intérêt public général, que tout le monde peut servir, s’il le veut, sans s’y croire obligé, s’il aime mieux s’abstenir ; tu ajouteras que s’il se lève quelqu’un qui puisse ou qui veuille enseigner mieux que je n’ai fait, je serai le premier à déchirer et à annuler notre travail, et à me ranger à son avis.


XXXV. — Présente mes salutations à Jean Paludanus, en lui faisant partager avec toi cette défense de la Folie, à cause des commentaires que lui a dédiés notre ami Lister. Recommande-moi bien au très savant Névius, au très aimable Nicolas de Béveris, curé de Saint-Pierre. L’abbé Ménard, que tu combles d’éloges si magnifiques, et, à en juger par ton caractère, si vrais, m’inspire à cause de toi affection et respect, et je n’omettrai pas, dans mes ouvrages, à la première occasion, d’en parler honorablement. Porte-toi bien, toi que je chéris le plus au monde, mon cher Dorpius.

Anvers, 1515.