tus, qui, aujourd’hui comme autrefois, d’un seul mouvement de tête, met sens dessus dessous les choses sacrées et profanes ; — Plutus, qui range sous ses décrets la guerre, la paix, les empires, les conseils, la justice, les assemblées populaires, les mariages, les traités, les alliances, les lois, les arts, le plaisant, le sérieux… (ouf ! j’en perds haleine) — en un mot, toutes les affaires publiques et privées des hommes ; — Plutus, sans lequel la troupe des dieux inférieurs, que dis-je, les grands dieux eux-mêmes n’existeraient pas, ou du moins feraient fort maigre chère au logis ; — Plutus, dont la colère est si redoutable, que Pallas ne saurait venir en aide à quiconque l’a encourue, et dont la faveur est si puissante qu’elle permettrait de garrotter Jupiter et sa foudre…
Mon père ne me tira pas de son cerveau, comme le fit autrefois Jupiter pour cette mégère de Minerve ; non, j’ai pour mère la nymphe de la Jeunesse, la plus belle et la plus joyeuse de toutes. Comme ce boiteux de Vulcain, je ne suis pas le fruit d’un ennuyeux devoir matrimonial ; j’ai pris l’être des baisers de l’amour, ainsi que dit Homère. Mais n’allez pas vous tromper, ce n’est pas du héros d’Aristophane, décrépit et chassieux, que je me réclame, c’est de Plutus ingambe, bouillant de jeunesse, et surtout du nectar qu’il aimait à fêter à la table des dieux. Peut-être vous serait-il agréable de connaître le lieu de ma naissance, car aujourd’hui la terre où un enfant a poussé le premier vagissement entre pour beaucoup dans sa noblesse. Sachez donc