cun commerce avec Pallas. Il serait si fâché de passer pour sage qu’il ne veut être honoré que par des jeux et des réjouissances. Il ne s’offense même pas du surnom de bouffon que lui donne un proverbe grec, qui le dit plus fou qu’une tête barbouillée de lie, — par allusion à la coutume des vignerons en fête, de barbouiller de figues et de vin doux la statue de leur patron assise devant son temple. — Aussi quels sarcasmes l’ancienne comédie n’a-t-elle pas décochés contre lui ! Oh ! le plaisant dieu, disait-elle, beau produit de la cuisse de Jupiter ! De bonne foi, qui n’aimerait mieux être ce bouffon, ce railleur toujours en fête, toujours jeune avec son cortége de ris et de plaisirs, plutôt que ce sournois de Jupiter toujours en train de faire trembler quelqu’un ; que ce vieux Pan gâtant tout avec ses terreurs ; que ce vilain Vulcain tout poudreux, et noir de fumée, ou que cette Minerve à la lance et à l’égide terribles, et qui regarde toujours de travers.
Et Cupidon ? pourquoi croyez-vous que sa jeunesse soit éternelle ? C’est, qu’ami du badinage, il ne pense et ne fait rien que des folies. Et Vénus aux cheveux d’or, pourquoi sa beauté fleurit-elle toujours ? Pourquoi ? parce qu’elle a avec moi certaine affinité, qui fait éclater en elle les richesses de mon père, et que la gaieté ne l’abandonne jamais, si nous en croyons les poëtes et les statuaires leurs émules. Dites-moi quelle autre déesse fut honorée chez les Romains à l’égal de Flore, la mère des voluptés ! — Au reste, si on en croit Homère, les dieux les plus austères sacrifient