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Page:Étude militaire, géographique, historique et politique sur l'Afghanistan.pdf/37

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doux régions physiques : la partie supérieure du bassin et sa partie inférieure. La première, où se trouve la ville de Caboul, est un plateau montagneux, d’une élévation considérable, et où la température rappelle successivement, selon les saisons, les étés brûlants de la Calabre, le printemps de la Toscane et les froids rigoureux des Alpes ou de la Norwége ; la seconde, qui comprend Djellalabad et Peschawar, est une suite de plaines basses et chaudes, dont le climat et la végétation ressemblent à ceux de l’Inde. Une descente rapide, marquant l’escarpement du plateau de Caboul, forme, au-dessus de Djellalabad, la transition de la haute et de la basse région[1]. »

L’altitude des sources du Caboul-Daria est de près de 3,000 mètres ; celle de la ville de Caboul de plus de 1,900 mètres. Djellalabad n’est située qu’à 600 mètres au-dessus du niveau de la mer ; Lalpoor, à 430 mètres, et Attok, à 278 mètres. Le voyageur qui remonte la vallée du Caboul-Daria doit donc trouver, pour ainsi dire à chaque étape, un changement complet dans l’aspect général du pays, ses productions et son climat.

La vallée du Caboul-Daria est entourée de tous côtés de montagnes très-difficiles à franchir. À l’est même, où la rivière se fraye un passage à travers les hauteurs du Khyber, son lit est tellement resserré entre les rochers qu’on ne peut pénétrer dans le Caboulistan que par un défilé situé à quelques kilomètres au sud, le défilé du Khyber, dont je parlerai dans le chapitre suivant.

Après le Caboul-Daria, le premier affluent de la rive droite de l’Indus, que l’on trouve en descendant vers le sud, est la rivière de Kurum. Ce cours d’eau prend sa source à l’extrémité occidentale du Sefid-Koh, au pied des monts Djadran, et parcourt, en se dirigeant vers l’est, une profonde vallée formée par les dernières pentes des Djadrans, la chaine du Sefid et celle des monts Soleiman. Il passe au pied de Mohamed-Azim ou fort de Kurum, à Ibrahim-Zai, à Bog-Sai, puis tourne au sud, reçoit la rivière Schamil, passe à Bannu ou Edwardezabad, reçoit la Toschee et se jette dans l’Indus, au-dessous d’Isakel. Dans la partie inférieure de son cours, le Kurum est très-large, mais son lit est hérissé de rochers. La vallée du Kurum renferme une des principales voies stratégiques conduisant de l’Inde anglaise vers Caboul.

En continuant sur la carte notre route vers le sud, le long de la frontière afghane, nous rencontrons la rivière de Gomul. Ce cours d’eau prend naissance dans les hauts plateaux formés par les monts

  1. Vivien de Saint-Martin.