Page:Œuvres choisies de Thomas Campanella.djvu/219

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se servent beaucoup de parfums. En se levant le matin, ils se peignent et lavent leurs mains et leur visage avec de l’eau froide ; puis ils mâchent de la menthe, du persil ou du fenouil, et en frottent leurs mains. Les vieillards font usage d’encens. Ensuite, tournés vers l’Orient, ils disent une courte prière, semblable à celle que nous enseigna Jésus. Puis ils sortent, les uns pour aller aider les vieillards, les autres pour se rendre à l’assemblée ou aux fonctions diverses qu’ils exercent. D’abord ils vont entendre les leçons qui leur sont nécessaires, puis ils se rendent au temple, puis aux exercices du corps, ensuite ils s’asseyent pour prendre un peu de repos et se réunissent enfin au réfectoire.


Ils n’ont jamais ni goutte, ni rhumatisme, ni catarrhes, ni sciatique, ni coliques, ni hydropisie, ni flatuosité, car ces maladies naissent de la mauvaise sécrétion des humeurs et des gonflements, et les Solariens dissipent les humeurs et les flatuosités à l’aide d’un exercice réglé. Les vents et l’expectoration sont regardés comme honteux ; car ils sont produits, disent-ils, par le manque d’exercice, la paresse, la crapule et l’intempérance ; ils souffrent plutôt d’inflammation et de spasmes secs, maladies auxquelles ils remédient par une nourriture saine et abondante. Les bains adoucissants, le laitage, le séjour dans de belles campagnes et un exercice agréable et modéré sont employés contre la consomption. Les maladies vénériennes n’ont aucune prise sur eux, grâce à l’usage de se laver fréquemment avec du vin, de se frotter avec des huiles aromatiques et de se donner beaucoup d’exercice, ce qui dissout en sueur les vapeurs fétides qui gâtent le sang et attaquent même la moelle ; ils craignent