Page:Œuvres choisies de Thomas Campanella.djvu/230

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comme cela se pratique chez nous pour la solennelle oraison de quarante heures. Cette manière de prier s’appelle chez eux : le sacrifice perpétuel. Après les repas on chante des hymnes de louanges à Dieu ; ensuite ils se plaisent à célébrer les belles actions des héros chrétiens, hébreux, païens ; de quelque nation que ce soit, car on ne connaît l’envie dans cette heureuse cité. Ils chantent également des hymnes sur l’amour, sur la sagesse et en général en l’honneur de chaque vertu, sous la direction du magistrat qui en est le représentant. Puis chacun choisit une femme et ils forment ensemble des danses honnêtes et gracieuses sous les péristyle. Les femmes portent de longs cheveux, qu’elles rassemblent en un seul chignon sur le haut de la tête. Les hommes se rasent les cheveux, n’en gardant qu’une seule mèche vers le milieu du crâne. Ils sont ordinairement coiffés d’un petit bonnet avec un capuchon de forme ronde, et n’excédant presque pas la grandeur de la tête. Ils portent, dans les champs, un chapeau, chez eux un berret blanc, rouge ou d’autre couleur, selon leur métier ou leur emploi. Les bonnets des magistrats sont plus grands et plus ornés.

Les Solariens ont quatre fêtes solennelles, qui sont célébrées quand le soleil entre dans le Cancer, la Balance, le Capricorne et le Bélier. Ils représentent alors des espèces de drames fort beaux et fort ingénieux.


Chaque nouvelle et chaque pleine lune est également pour eux un jour de fête, ainsi que l’anniversaire de la fondation de la Cité et celui de chacune de leurs victoires, etc. Ces jours-là les femmes chantent des chœurs, les trompettes et les tambours font retentir l’air de leurs