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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/113

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le même fond d’idées. Ils peuvent donc avoir un langage, et tout prouve en effet qu’ils en ont un. Ils se demandent, ils se donnent des secours ; ils parlent de leurs besoins, et ce langage est plus étendu, à proportion qu’ils ont des besoins en plus grand nombre, et qu’ils peuvent mutuellement se secourir davantage.

Les cris inarticulés et les actions du corps sont les signes de leurs pensées. Mais pour cela il faut que les mêmes sentimens ocasionnent dans chacun les mêmes cris et les mêmes mouvemens ; et par conséquent, il faut qu’ils se ressemblent jusques dans l’organisation extérieure. Ceux qui habitent l’air, et ceux qui rampent sur la terre ne sauroient même se communiquer les idées qu’ils ont en commun.

Le langage d’action prépare à celui des sons articulés. Aussi y a-t-il des animaux domestiques capables d’aquérir quelque intelligence de ce dernier. Dans la nécessité où ils sont de connoître ce [485] que nous voulons d’eux, ils jugent de notre pensée par nos mouvemens, toutes les fois qu’elle ne renferme que des idées qui leur sont communes,