Aller au contenu

Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et que notre action est à-peu-près telle que seroit la leur en pareil cas. En même tems ils se font une habitude de lier cette pensée au son dont nous l’acompagnons constamment ; en sorte que pour nous faire entendre d’eux, il nous suffit bientôt de leur parler. C’est ainsi que le chien aprend à obéir à notre voix.

Il n’en est pas de même des animaux dont la conformation extérieure ne ressemble point du tout à la nôtre. Quoique le perroquet, par exemple, ait la faculté d’articuler, les mots qu’il entend et ceux qu’il prononce ne lui servent ni pour découvrir nos pensées, ni pour nous faire connoître les siennes, soit parce que le fond commun d’idées que nous avons avec lui, n’est pas aussi étendu que celui que nous avons avec le chien, soit parce que son langage d’action difere infiniment du nôtre. Comme nous avons plus d’intelligence, nous pouvons, en observant ses mouvemens, deviner quelquefois les sentimens qu’il éprouve : pour lui, il ne sauroit se rendre aucun compte de ce que signifie l’action de nos bras, l’attitude de notre corps, l’altération