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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/132

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elles ont peu d’idées générales ; presque tout n’est qu’individu pour elles. Par la nature de leurs besoins, il n’y a que les objets extérieurs qui puissent les intéresser. Leur instinct les entraîne toujours au-dehors, et nous [495] ne découvrons rien qui puisse les faire réfléchir sur elles pour observer ce qu’elles sont.

L’homme, au contraire, capable d’abstraction de toute espece, peut se comparer avec tout ce qui l’environne. Il rentre en lui-même, il en sort, son être et la nature entiere deviennent les objets de ses observations : ses connoissances se multiplient, les arts et les sciences naissent, et ne naissent que pour lui.

Voila un champ bien vaste : mais je ne donnerai ici que deux exemples de la supériorité de l’homme sur les bêtes ; l’un sera tiré de la connoissance de la Divinité, l’autre de la connoissance de la morale.