Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/134

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Encore enfans, nous n’apercevons dans les objets que des qualités [496] relatives à nous ; s’il nous est possible de découvrir les essence, on conviendra du moins qu’il y faut une longue expérience soutenue de beaucoup de réflexion, et les philosophes reconnoîtront que n’est pas là une connoissance d’enfant. Mais puisqu’ils ont été dans l’enfance, ils ont été ignorans comme nous. Il faut donc les observer, remarquer les secours qu’ils ont eus, voir comment ils se sont élevés d’idées en idées, et saisir comment ils ont passé de la connoissance de ce que les choses sont par raport à nous, à la connoissance ce qu’elles sont en elles-mêmes. S’ils ont franchi ce passage, nous pourons les suivre ; et nous deviendrons à cet égard adultes comme eux : s’ils ne l’ont pas franchi, il faut qu’ils redeviennent enfans avec nous.

Mais tous leurs efforts sont vains, le Traité des Sensations l’a démontré ; et je crois qu’on sera bientôt convaincu que la connoissance que nous avons de la Divinité, ne s’étend pas jusqu’à sa nature. Si nous connoissions l’essence de l’Être infini,