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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/138

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pas s’arrêter à la premiere notion qui en a été le principe. Je continue donc.

Quoi, je dépendrois uniquement des objets qui agissent immédiatement sur moi ! Ne vois-je donc pas qu’à leur tour ils obéissent à l’action de tout ce qui les environne ? L’air m’est salutaire ou nuisible par les exhalaisons qu’il reçoit de la terre. Mais quelle vapeur celle-ci feroit-elle sortir de son sein, si elle n’étoit pas échauffée par le soleil ? quelle cause a, de ce dernier, fait un corps tout en feu ? Cette cause en reconnoîtra-t-elle encore une autre ? ou, pour ne m’arrêter nulle part, admettrai-je une progression d’effets à l’infini sans une premiere cause ? Il y auroit donc proprement une infinité d’effets sans cause, évidente contradiction !

Ces réflexions, en donnant l’idée d’un premier principe, en démontrent en même tems l’existence. On ne peut donc pas soupçonner cette idée d’être du nombre de celles qui n’ont de réalité que dans l’imagination. Les philosophes qui l’ont rejettée ont été la dupe du plus vain langage. Le hasard n’est qu’un mot, et le besoin qu’ils en ont