Aller au contenu

Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Un être ne peut exister, qu’il ne soit modifié d’une certaine maniere. Ainsi dans la suposition que tous les êtres existent par eux-mêmes, ils ont aussi par eux-mêmes telle et telle modification ; en sorte que les modifications suivent nécessairement de la même nature, dont on veut que leur existence soit l’effet.

Or, si le premier principe ne peut rien sur l’existence des êtres, il y auroit contradiction qu’il pût leur enlever les modifications qui sont, conjointement avec leur existence, des effets nécessaires d’une même nature. Que, par exemple, A, B, C, qu’on supose exister par eux-mêmes, soient en conséquence dans certains raports, celui qui n’a point de pouvoir sur leur existence, n’en a point sur ces raports, il ne les peut changer : car un être ne peut rien sur un effet qui dépend d’une cause hors de sa puissance.

Si un corps par sa nature existe rond, il ne deviendra donc quarré, que lorsque sa même nature le fera exister quarré ; et celui qui ne peut lui ôter l’existence, ne peut lui ôter la rondeur pour lui