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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/141

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donner une autre figure. De même, si par ma nature j’existe avec une sensation agréable, je n’en éprouverai une désagréable, qu’autant que ma nature changera ma maniere d’exister. En un mot, modifier un être, c’est changer sa maniere d’exister : or, s’il est indépendant quant à son existence, il l’est quant à la maniere dont il existe.

Concluons que le principe qui arrange toutes choses, est le même que celui qui donne l’existence. Voila la création. Elle n’est à notre égard que l’action d’un premier principe, par laquelle les êtres de non existans deviennent existans. Nous ne saurions nous en faire une idée plus parfaite ; mais ce n’est pas une raison pour la nier, comme quelques philosophes l’ont prétendu.

[500] Un aveugle ne nioit la possibilité de la lumiere, parce qu’il ne la pouvoit pas comprendre, et il soutenoit que pour nous conduire, nous ne pouvons avoir que des secours à-peu-près semblables aux siens. Vous m’assurez, disoit-il, que les ténebres où je suis ne sont qu’une privation de ce