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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/143

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Dès qu’il est démontré qu’une cause ne peut rien sur un être auquel elle n’a pas donné l’existence, le sistême d’Epicure est détruit puisqu’il suppose que des substances qui existent chacune par elles-mêmes, agissent cependant les unes sur les autres. Il ne reste pour ressource aux athées, que de dire que toutes choses émanent nécessairement d’un premier principe, comme d’une cause aveugle sans dessein. Voila, en effet, où ils ont réuni tous leurs efforts. Il faut donc déveloper les idées d’intelligence et de liberté, et voir sur quel fondement on les peut joindre aux premieres.

Tout est présent au premier principe, puisque dans la suposition [501] même des athées tout est renfermé dans son essence. Si tout lui est présent, il est par-tout, il est de tous les tems ; il est immense, éternel. Il n’imagine donc pas comme nous, et toute son intelligence, s’il en a, consiste à concevoir. Mais il y a encore bien de la diférence entre sa maniere de concevoir et la nôtre ; 1°. ses idées n’ont pas la même origine ; 2°. il ne les forme