Aller au contenu

Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pas les unes des autres par une espece de génération ; 3°. il n’a pas besoin de signes pour les arranger dans sa mémoire ; il n’a pas même de mémoire, puisque tout lui est présent ; 4°. il ne s’éleve pas de connoissances en connoissances par diférens progrès. Il voit donc à-la-fois tous les êtres, tant possibles, qu’existans ; il en voit dans un même instant la nature, toutes les propriétés, toutes les combinaisons, et tous les phénomenes qui doivent en résulter. C’est de la sorte qu’il doit être intelligent ; mais comment s’assurer qu’il l’est ? il n’y a qu’un moyen. Les mêmes effets qui nous ont conduit à cette premiere cause, nous feront connoître ce qu’elle est, quand nous réfléchirons sur ce qu’ils sont eux-mêmes.

Considérons les êtres qu’elle a arrangés (je dis arrangés, car il n’est pas nécessaire pour prouver son intelligence de suposer qu’elle ait créé). Peut-on voir l’ordre des parties de l’univers, la subordination qui est entr’elles, et comment tant de choses diférentes forment un tout si durable, et rester convaincu que l’univers a pour cause un principe qui n’a aucune