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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/151

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idées ; [505] elle embrasse tout. Il en est de même de ses autres attributs, chacun d’eux est infini.

Il y a un premier principe ; mais n’y en a-t-il qu’un ? y en auroit-il deux, ou même davantage ? Examinons encore ces hipotheses.

S’il y a plusieurs premiers principes, ils sont indépendans ; car ceux qui seroient subordonnés, ne seroient pas premiers ; mais de-là il s’ensuit, 1°. qu’ils ne peuvent agir les uns sur les autres ; 2°. qu’il ne peut y avoir aucune communication entr’eux ; 3°. que chacun d’eux existe à part, sans savoir seulement que d’autres existent ; 4°. que la connoissance et l’action de chacun se borne à son propre ouvrage ; 5°. enfin que n’y ayant point de subordination entr’eux, il ne sauroit y en avoir entre les choses qu’ils produisent.

Ce sont-là autant de vérités incontestables ; car il ne peut y avoir de communication entre deux êtres, qu’autant qu’il y a quelque action de l’un à l’autre. Or, un être ne peut voir et agir qu’en lui-même, parce qu’il ne peut l’un et l’autre