Aller au contenu

Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n’a jamais admis plusieurs premiers principes, que pour les faire concourir à un même ouvrage : or, j’ai prouvé que ce concours est impossible.

Une cause premiere, indépendante, unique, immense, éternelle, toute-puissante, immuable, intelligente, libre, et dont la providence s’étend à tout : voila la notion la plus parfaite que nous puissions, dans cette vie, nous former de Dieu. A la rigueur l’athéisme pouroit être caractérisé par le retranchement d’une seule de ces idées ; mais la société, considérant plus particuliérement la chose par raport à l’effet moral, n’apelle athées que ceux qui nient la puissance, l’intelligence, la liberté ou, en un mot, la providences de la premiere cause. Si nous nous conformons à ce langage, je ne puis croire qu’il y ait des peuples athées. Je veux qu’il y en ait qui n’aient aucun culte, et qui même n’aient point de nom qui réponde à celui de Dieu. Mais est-il un homme, pour peu qu’il soit capable de réflexion,