Aller au contenu

Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lorsqu’il ne l’est pas, ou, ce qui est plus ordinaire, lorsqu’il l’est mal.

Les premiers progrès de cette éducation seroient à la vérité bien lens. On ne verroit pas de ces prodiges prématurés d’esprit, qui deviennent après quelques années des prodiges de bêtise ; mais on verroit une raison dégagée d’erreurs, et capable par conséquent de s’élever à bien des connoissances.

L’esprit de l’homme ne demande qu’à s’instruire. Quoique aride dans les commencemens, il devient bientôt fécond par l’action des sens, et il s’ouvre à l’influence de tous les objets capables de susciter [522] en lui quelque fermentation. Si la culture ne se hâte donc pas d’étouffer les mauvaises semences, il s’épuisera pour produire des plantes peu salutaires, souvent dangereuses, et qu’on n’arrachera qu’avec de grands efforts.

C’est à nous à supléer à ce que l’éducation n’a pas fait. Pour cela il faut de bonne heure s’étudier à diminuer notre confiance : nous y réussirons, si nous nous rapellons continuellement les erreurs de pratique, que notre expérience ne nous permet