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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/186

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premiers desirs, et former nos premieres habitudes, combien des motifs aussi puissans ne seront-ils pas propres à coriger nos vices ?

Voila déja une premiere atteinte portée à nos mauvaises habitudes : un second moment favorable en poura porter de nouvelles. Ainsi, peu-à-peu ces penchans se détruiront, et de meilleurs s’éleveront sur leurs ruines.

A quelques momens près, où les passions nous subjuguent, nous avons donc toujours dans notre raison et dans les ressorts même de nos habitudes, de quoi vaincre nos défauts. En un mot, lorsque nous sommes méchans, nous avons de quoi devenir meilleurs.

Si, dans le sistême des habitudes de l’homme, il y a un désordre, qui n’est pas dans celui des bêtes, il y a donc aussi de quoi rétablir l’ordre. Il ne tient qu’à nous de jouir des avantages qu’il nous offre, et de nous garantir des inconveniens auxquels il n’entraîne que trop souvent, et c’est par-là que nous sommes infiniment supérieurs au reste des animaux.