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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/195

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en sont simples, générales : elles sont les mêmes pour toutes les especes, et elles produisent autant de sistêmes diférens qu’il y a de variété dans l’organisation. Si le nombre, ou si seulement la forme des organes n’est pas la même, les besoins varient, et ils ocasionnent chacun dans le corps et dans l’ame des opérations particulieres. Par-là chaque espece, outre les facultés et les habitudes communes à toutes, a des habitudes et des facultés qui ne sont qu’à elle.

La faculté de sentir est la premiere de toutes les facultés de l’ame ; elle est même la seule origine des autres, et l’être sentant ne fait que se transformer. Il y a dans les bêtes ce degré d’intelligence, que nous apellons instinct ; et dans l’homme, ce degré supérieur, que nous apellons raison.

Le plaisir et la douleur le conduisent dans toutes ces transformations. C’est par eux que l’ame aprend à penser pour elle et pour le corps, et que le corps aprend à se mouvoir pour lui et pour l’ame. C’est par eux que toutes les connoissances aquises se lient les unes aux autres, pour former les