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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/196

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suites d’idées qui répondent à des besoins diférens, et qui se reproduisent toutes les fois que les besoins se renouvellent. C’est par eux, en un mot, que l’animal jouit de toutes ses facultés.

[530] Mais chaque espece a des plaisirs et des peines, qui ne sont pas les plaisirs et les peines des autres. Chacune a donc des besoins diférens ; chacune fait séparément les études nécessaires à sa conservation ; elle a plus ou moins de besoins, plus ou moins d’habitudes, plus ou moins d’intelligence.

C’est pour l’homme que les plaisirs et les peines se multiplient davantage. Aux qualités phisiques des objets, il ajoute des qualités morales, et il trouve dans les choses une infinité de raports, qui n’y sont point pour le reste des animaux. Aussi ses intérêts sont vastes, ils sont en grand nombre, il étudie tout, il se fait des besoins, des passions de toute espece, et il est supérieur aux bêtes par ses habitudes, comme par sa raison.

En effet, les bêtes, même en société, ne font que les progrès que chacune auroit