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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/24

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sa pensée. Après avoir remarqué que ce mot sentir renferme un si grand nombre d’idées, qu’on ne doit pas le prononcer avant que d’en avoir fait l’analise, il ajoute : « si par sentir nous entendons seulement faire une action de mouvement, à l’ocasion d’un choc ou d’une résistance, nous trouverons que la plante apellée sensitive est capable de cette espece de sentiment, comme les animaux. Si, au contraire, on veut que sentir signifie apercevoir et comparer des perceptions, nous ne sommes pas sûrs que les animaux aient cette espece de sentiment » : in-4°. t. 2. p. 7. ; in -12. t. 3. p. 8 et 9. il la leur refusera même bientôt.

Cette analise n’offre pas ce grand nombre d’idées qu’elle sembloit promettre ; cependant elle donne au mot sentir une signification, [436] qu’il ne me paroit point avoir. Sensation et action de mouvement à l’ocasion d’un choc ou d’une résistance, sont deux idées qu’on n’a jamais confondues ; et si on ne les distingue pas, la matiere la plus brute sera sensible : ce que M. de B. est bien éloigné de penser.