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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/45

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étoit poussé comme une boule, par deux forces égales et directement contraires, il resteroit immobile, et qu’il commenceroit à se mouvoir lorsque l’une des deux forces deviendroit supérieure. Mais, avant de suposer que ces ébranlemens donnent des déterminations contraires, il faudroit prouver qu’ils donnent chacun des déterminations certaines : précautions que M. de B. n’a pas prise.

Enfin il me paroît que le plaisir et la douleur sont les seules choses qui puissent se contrebalancer, et qu’un animal n’est en suspens ou ne se détermine, que parce qu’il compare les sentimens qu’il éprouve, et qu’il juge de ce qu’il a à espérer ou de ce qu’il a à craindre. Cette interprétation est vulgaire, dira M. de B. ; j’en conviens : mais elle a du moins un avantage, c’est qu’on peut la comprendre.

Les explications qu’il donne des travaux des abeilles, en fourniront un second exemple ; elles n’ont qu’un défaut, c’est de suposer des choses tout-à-fait contraires aux observations.

[447] Je lui acorde que les ouvrages de dix