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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/44

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jeter sur la proie ; mais un autre ébranlement le retient, c’est celui de la douleur des coups qu’il a reçus pour avoir voulu d’autres fois [446] s’emparer de cette proie. Il demeure donc en équilibre, parce que ces deux ébranlemens, dit-on, sont deux puissances égales, contraires, et qui se détruisent mutuellement. Alors un troisieme ébranlement survient ; c’est celui qui est produit lorsque le maître offre au chien le morceau qui est l’objet de son apétit ; et comme ce troisieme ébranlement n’est contrebalancé par rien de contraire, il devient la cause déterminante du mouvement. In-4.° t. 4, p. 38 etc. In-12, t. 7, p. 53 etc.

Je remarque d’abord que si c’est-là, comme le prétend M. de B. tout ce qui se passe dans ce chien, il n’y a en lui ni plaisir ni douleur, ni sensation ; il n’y a qu’un mouvement, qu’on apelle ébranlement du sens intérieur matériel, et dont on ne sauroit se faire aucune idée. Or, si l’animal ne sent pas, il n’est intéressé ni à se jeter sur la proie, ni à se contenir.

Je conçois en second lieu, que si le chien