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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/48

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ce qu’il faut prouver ; il ne porte que sur les idées vagues d’instinct, d’apétit, d’ébranlement ; et il fait voir combien il est nécessaire d’acorder aux bêtes un degré de connoissance proportionné à leurs besoins.

Il y a trois sentimens sur les bêtes. On croit communément qu’elles sentent et qu’elles pensent : les Scolastiques prétendent qu’elles sentent et qu’elles ne pensent pas, et les Cartésiens les prennent pour des automates insensibles. On diroit que M. de B., considérant qu’il ne pouroit se déclarer pour l’une de ces opinions, sans choquer ceux qui défendent les deux autres, a imaginé de prendre un peu de chacune, de dire avec tout le monde que les bêtes sentent, avec les Scolastiques qu’elles ne pensent pas, et avec les Cartésiens, que leurs actions s’operent par des lois purement mécaniques.