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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/56

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Examen des observations que M. de Buffon a faites sur les sens.===

Les philosophes qui croient que les bêtes pensent, ont fait bien des raisonnemens pour prouver leur sentiment : mais le plus solide de tous leur a échapé. Prévenus que nous n’avons qu’à ouvrir les yeux pour voir comme nous voyons, ils n’ont pas pu démêler les opérations de l’ame dans l’usage que chaque animal fait de ses sens. Ils ont cru que nous-mêmes nous nous servons des nôtres mécaniquement et par instinct, et ils ont donné de fortes armes à ceux qui prétendent que les bêtes sont de purs automates.

Il me semble que si M. de B. avoit plus aprofondi ce qui concerne les sens, il n’auroit pas fait tant d’efforts pour expliquer mécaniquement [453] les actions des animaux. Afin de ne laisser aucun doute sur le fond de son hipothese, il faut donc détruire toutes les erreurs qui l’y ont engagé,