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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/55

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elle ne produit rien. Il faut que cela ait paru bien évident à M. de B. puisqu’il se contente [452] de le suposer. C’est cependant leur ame qui touche, qui voit, qui sent et qui meut leur corps suivant ses besoins.

Mais, persuadé qu’il a déjà trouvé des rêves où l’ame n’a point de part, il lui paroîtra bientôt démontré qu’il n’y en a point qu’elle produise, et que par conséquent tous ne résident que dans le sens intérieur matériel. Son principe est qu’il n’entre dans les rêves aucune sorte d’idée, aucune comparaison, aucun jugement ; et il avance ce principe avec confiance, parce que sans doute il ne remarque rien de tout cela dans les siens. Mais cela prouve seulement qu’il ne rêve pas comme un autre.

Quoi qu’il en soit, il me semble que M. de B. a lui-même démontré que les bêtes comparent, jugent, qu’elles ont des idées et de la mémoire.

===Chapitre VI.