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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/62

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donc parce qu’ils jugent d’après les habitudes mêmes que le tact leur a fait contracter : et on ne peut pas acorder à M. de B. que l’expérience d’un homme louche qui voit simple après avoir vu double, prouve évidemment que nous voyons en effet les objets doubles, et que ce n’est que par l’habitude que nous les jugeons simples. In-4°. t. 3, p. 311 ; in-12, t. 6, p. 10. Cette expérience prouve seulement que les yeux [456] de cet homme ne sont plus louches, ou qu’ils ont apris à se faire une maniere de voir conforme à leur situation.

Tels sont les principes de M. de B. sur la vue. Je passe à ce qu’il dit sur l’ouïe.

Après avoir observé que l’ouie ne donne aucune idée de distance, il remarque que lorsqu’un corps sonore est frapé, le son se répete comme les vibrations ; cela n’est pas douteux. Mais il en conclut que nous devons entendre naturellement plusieurs sons distincts, que c’est l’habitude qui nous fait croire que nous n’entendons qu’un son ; et pour le prouver, il raporte une chose